Dans le cadre d'un travail de mémoire mené par l'association du Centre de Documentation sur la Déportation des Enfants Juifs de Lyon (CDDEJ), des plaques commémoratives ont été posées dans huit établissements scolaires de la Métropole de Lyon en partenariat avec la Délégation Académique à l'éducation artistique et à l'Action Culturelle (DAAC) de l'Académie de Lyon. Ces plaques honorent la mémoire des enfants juifs déportés pendant la Seconde Guerre mondiale, qui habitaient dans les quartiers des établissements scolaires de la métropole de Lyon.
Les équipes pédagogiques et les élèves ont mené un travail approfondi sur l'histoire de la Shoah et sur le parcours de chaque enfant dont le nom est gravé sur la plaque de leur établissement scolaire. Des productions artistiques variées, telles que des chansons, des poèmes, des expositions de dessins ont été réalisées et présentées lors des cérémonies de dévoilement qui se sont déroulées entre le lundi 20 janvier et le lundi 3 février 2025 dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah, qui marque cette année le 80e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz-Birkenau.
Vous trouverez ci-dessous quelques extraits des différentes productions artistiques qui ont été réalisées pour chaque établissement.
Collège Jean Monnet, Lyon
Il y a 80 ans, le 27 janvier 1945, l’Armée rouge libère le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne et révèle à la connaissance du monde sa véritable nature : un centre de mise à mort mis en place par le régime nazi pour mener à bien son projet d’extermination des Juifs d’Europe. Parmi les millions de déportés, il y en eut trois, jeunes, qui habitaient dans le deuxième arrondissement de Lyon tout près du collège Jean Monnet impasse Catelin.
Ils s’appelaient : Marcel Lewinsohn 11 ans, Joseph Gourenzeig 17 ans et Marie Gourenzeig 20 ans. Ils ont été déportés avec leur famille, Marcel n’est jamais revenu. Lors du dévoilement des plaques qui a eu lieu au collège le 20 janvier un groupe d’élèves a lu un texte qu’ils ont rédigé « A tous les enfants » pour honorer leur mémoire puis a chanté une chanson pour Marcel Lewinsohn en ayant réécrit les paroles de la chanson « Comme toi » de Jean-Jacques Goldman.
À travers cette journée d’hommage, les élèves du collège Jean Monnet ont su témoigner de leur engagement dans le devoir de mémoire, rappelant combien il est essentiel de se souvenir.
Collège Molière, Lyon
À l’occasion de la pose des plaques commémoratives en mémoire des enfants juifs déportés durant la Seconde Guerre mondiale, les élèves de la classe de 3ᵉ 2 du collège Molière ont réalisé une prestation artistique bouleversante, mêlant chant, art plastique et poésie le lundi 20 janvier 2025. Dans une atmosphère suspendue, alors que le jour déclinait, les élèves ont ouvert la cérémonie par l’interprétation du chant en hébreu « Bo Yavo Haboker », ( le matin viendra) un chant chargé d’émotion qui a résonné dans la cour du collège.
S’en est suivie une performance poignante à partir de l’œuvre musicale « Les Noms » de Julien Joubert les élèves ont égrené les noms d’enfants juifs déportés puis lu un poème qu’ils ont écrits sous forme de quatrain en hommage à chaque enfants « Je me souviens » accompagné par une performance artistique qui a fait raisonner la mémoire des enfants juifs du quartier où chaque strophe porte le nom d’un enfant victime de la barbarie nazie : Samuel Benavada, 16 ans, Jacques, Charles Berr 20 ans, Maurice Ceusée 20 ans, Minah Dahan 6 ans, Albert Eskenazi 14 ans, Maurice Moszek Minkowshi 16 ans, Ida Rosenberg 19 ans, Léon Stumpler 17 ans, Germaine Wagensberg 17 ans, Henri Weill 10 ans et Lise Weill 4 ans.
Chaque mot, chaque note, chaque œuvre plastique réalisée par les élèves s’est inscrit dans un devoir de mémoire fort et sincère. Cette cérémonie, empreinte d’émotion et de recueillement, a permis d’honorer ces jeunes vies brisées et de rappeler l’importance de perpétuer leur mémoire.
Collège La Tourette, Lyon
Le mardi 21 janvier, une cérémonie commémorative a eu lieu au Collège Tourette, cet événement a rassemblé 210 élèves de 3eme, qui ont activement participé en rédigeant des textes émouvants, parmi lesquels sept ont été sélectionnés et lus lors de la cérémonie. Les titres de ces textes reflètent la volonté de transmission et de mémoire : « Plus jamais », « J’ai dormi », « Hommage » », « Pour ne pas oublier », « Ils étaient deux », « Vous ne tomberez pas dans l’oubli » et « Marcel, Jacques et Charles ».
En complément, une installation visuelle a été mise en place sous la forme de bandeaux regroupant des créations d’élèves : textes, lettres, dessins et poèmes accrochés sur une longue corde entre les coursives sud et nord de la cour du collège en mémoire de Marcel Burman 18 ans, Joseph Gourenzeig 17 ans, Marie Gourenzeig 20 ans, Jacques Kochen 18 ans, ainsi que Charles et Paul Morgan 16 ans.
Cette installation avait pour thématique : « Pour moi, le souvenir de ces enfants, c’est… », symbolisant ainsi la transmission du devoir de mémoire aux nouvelles générations.
Cet hommage solennel et collectif a permis aux élèves de réfléchir à l'importance du souvenir et à la nécessité de ne jamais oublier ces tragédies historiques.
Collège Bellecombe, Lyon
Le mardi 21 janvier, une cérémonie empreinte d’émotion s’est tenue au collège Bellecombe, en hommage aux 13 enfants du quartier déportés en 1944 : Lotte Éva Adler 16 ans, Félicia Fakler 1 ans, Marcel Fakler 3 ans, Dominique Ève Falk 2 ans, Régine Gattegno 19 ans, David Gelbart 12 ans, Maurice Gelbart 16 ans, Gilles Georges Gougenheim 5 ans, Cécile Laur Last 9 ans, Joachim Jean Last 16 ans, Ginette Mittelmann 17 ans, Michèle Nathan 5 mois et Hariette Nordmann 2 ans.
Les élèves de 3ème 2 et 3ème3 ont présenté un travail historique, littéraire et artistique, témoignant de leur engagement contre l’oubli et l’antisémitisme.
Les élèves ont consacré plusieurs semaines à préparer des réalisations mettant en lumière les destins brisés de ces enfants. Ils ont écrit et lu un texte intitulé "Ils étaient" retraçant le parcours de Régine Gattegno 19 ans et de la famille Fakler, victimes de la déportation.
Autre moment fort de la cérémonie, la lecture du texte "J’écris ton nom", composé par les élèves, où chaque prénom des 13 enfants déportés a été énoncé avec émotion. Un geste symbolique, inspiré des mots de Georges Bensoussan : « Ils n’existent pas seulement d’avoir péri. »
Au-delà des mots, les élèves ont également mis leur créativité au service du devoir de mémoire en réalisant trois maquettes représentant un monument en hommage aux enfants juifs déportés. Ces œuvres, fruits d’un travail collectif.
Pour conclure cette commémoration, tous les élèves de 3ème ont interprété le chant "Nuit et Brouillard", rappelant ainsi que la mémoire de ces enfants doit rester vivante.
Collège Gabriel Rosset, Lyon
Le jeudi 23 janvier, deux classes de 3 eme ont rendu hommage aux enfants déportés de leur quartier : Charlie Gérard Kauffman 17 ans, Maurice Moïse Lévy 15 ans, Nicole Schwartz 5 ans, Hans Henry Schwarzmann 16 ans et Maurice Meir Zaks 16 ans ont vu leur mémoire ravivée par le travail historique et artistique des élèves.
Trois classes de CM2 de l’école Aristide Briand étaient également présentes pour assister à cet hommage et partager ce moment de recueillement.
Au cours de la cérémonie, deux élèves de 4ᵉ ont lu des extraits du « Journal d’Anne Frank » et du livre « Le dernier voyage » d’Irène Cohen-Janca et Maurizio Quarello, apportant un témoignage poignant sur la tragédie vécue par ces enfants.
Les élèves de 3ᵉ ont ensuite présenté « Les voix du dernier voyage », une mise en scène inspirée de témoignages historiques, imaginant les ultimes instants des jeunes déportés.
L’émotion s’est poursuivie avec une création artistique réalisée par les élèves de 6ᵉ intitulée « N’oubliez jamais, aimez toujours » cette installation composée de cœurs symboliques rendait hommage aux enfants disparus.
La cérémonie s’est conclue par les élèves de 6eme de la chorale du collège, qui a interprété « Petit Simon » de Hugues Aufray. Ce chant, inspiré par la déportation d’un jeune homme juif allemand, a résonné avec une intensité particulière, portant un message de mémoire et d’espoir.
Ecole Hepburn, Lyon
Le vendredi 24 janvier, l'école Audrey Hepburn de Lyon a organisé une cérémonie émouvante en hommage à deux enfants du quartier, Paul Léopold Epsztaïn 12 ans et Georgette Epsztaïn 15 ans, déportés durant la Seconde Guerre mondiale. Trois classes de CM2 étaient présentes pour honorer leur mémoire.
Les élèves de CM2 ont offert une lecture à plusieurs voix du poème "Ne jamais oublier" d'Annie Mathieu, rappelant les souffrances endurées par les déportés. Les élèves de CM1/CM2 ont ensuite interprété la chanson "Il faudra leur dire" de Francis Cabrel.
Cette cérémonie a permis aux élèves et aux participants de se souvenir des tragédies passées et d'affirmer l'importance du devoir de mémoire.
Collège Simone Lagrange, Villeurbanne
Le 28 janvier dernier, une cérémonie s'est tenue en mémoire de cinq jeunes victimes juives de la déportation : Germaine Guerda Bach 18 ans Joseph Borczuk 15 ans, Simha Borczuk 18 ans, Ruchla Borczuk 20 ans et Robert Gringer 18 ans.
Au cours de cet hommage, l'assistance a pu écouter des extraits d'un podcast retraçant le parcours des élèves du collège Simone Lagrange lors de leurs visites des lieux de mémoire, notamment à Vassieux-en-Vercors et à la prison de Montluc. Le podcast comprend également une interview de Serge Devigny, fils d'André Devigny, résistant et unique évadé de la prison de Montluc durant l'occupation allemande. Les élèves y ont présenté des autobiographies fictives, enrichies d'un environnement sonore, donnant vie aux histoires de ces jeunes déportés.
Vous pouvez écouter le podcast réalisé par les élèves en cliquant ici.
Les élèves de 3eme du collège Simone Lagrange ont entrepris de comprendre ce que signifiait "Etre adolescent entre 1939 et 1945" à travers les arts plastiques, l'histoire et la littérature. Ils ont partagé leurs réflexions sur cette thématique en réalisant des portraits des cinq enfants déportés de leur quartier, utilisant des techniques de détournement et de fragmentation pour exprimer la complexité de leurs vies interrompues.
S'inspirant de documents d'archives du CDDEJ et à la manière de Simone Veil, les élèves ont ensuite lu les autobiographies fictives qu'ils ont écrites, racontant la vie des cinq adolescents pendant la guerre.
La cérémonie s'est clôturée par une interprétation du "Chant des Partisans" par la classe de 3eme, rendant un dernier hommage aux jeunes disparus.
Collège Louis Aragon, Vénissieux
Le lundi 3 février 2025, le Collège Louis Aragon de Vénissieux a inauguré une plaque commémorative en hommage au seize jeunes Juifs internés au camp de Vénissieux pendant la Second Guerre mondiale. Leurs noms sont désormais inscrits dans la mémoire collective : Szajndla Bem née Chalupka, 19 ans, Majer Bem 19 ans, Herman Dehaye 20 ans, Bernhard Ehrlich 18 ans, Heinrich Flescher 18 ans, Ruth Golberg 18 ans, Marion Grodzinski 17 ans, André Jansen 17 ans, Siegbert Judelovitz 18 ans, Rosa Kaufmann 16 ans) Benno Kern 15 ans Alfred Klejn 20 ans, Walter Richard Oberlander 18 ans, Nicolas Mikulas Rottenberg 20 ans, Ilse Steinfeld née Neuberg, 20 ans et Arnold Sundelowitz 18 ans.
Les élèves de la classe de 3eme4 ont mené des recherches sur le camp de Vénissieux et les déportés qui y ont transité. Dans le cadre de ce projet, ils ont choisi huit de ces jeunes pour approfondir leur histoire personnelle. Inspirés du poème "Strophes pour se souvenir" de Louis Aragon, ils ont composé un poème « Se souvenir » qu’ils ont qui a été lu lors de la cérémonie.
En parallèle, les élèves de 4eme 7 ont réalisé huit portraits d'adolescents juifs déportés, en utilisant la technique de la mosaïque, ils ont symbolisé les destins brisés de ces jeunes vies. L'achèvement des portraits représente quant à lui la restauration de leur identité et de leur dignité, réaffirmant leur humanité.
L'hommage s'est poursuivi par l’interprétation de la chanson "Comme toi" de Jean-Jacques Goldman par la classe de 6eme 6.
A la mémoire des enfants et jeunes de l’agglomération de Lyon victimes de la barbarie nazie en 1943 et 1944 parce que nés juifs, qui furent déportés dans les centres de mise à mort.
NE LES OUBLIONS JAMAIS.
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Mise à jour : février 2025