Appel à communication : Colloque "Enseigner la littérature en questionnant la justice et la loi"

Université Grenoble-Alpes, 22-23 novembre 2023 - Envoi des propositions avant le 15 décembre 2022

Le colloque est ouvert à différents types de littérature : pour adultes, enfants ou adolescents, littérature illustrée, non illustrée ou « dessinée », en langue française ou étrangère.

Dans les classes, faire jouer par les élèves le procès fictif d’un personnage, faire le procès du narrateur ou celui de l’auteur permet souvent de réintroduire la question des normes sociales politiques ou juridiques posée dans et par les textes littéraires. De fait l’idée de justice constitue un ressort psychologique puissant, auprès d’adolescents dont la personnalité est en construction. À la suite de Philippe Hamon, rappelant que la littérature, née dans le prétoire, organise la diégèse en un espace de débat autour de la confrontation de valeurs et, ce faisant, institue le lecteur en juge de la fiction (Ph. Hamon, 1984), et des travaux de Caroline Julliot sur la « critique judiciaire » (C. Julliot, 2021), on peut supposer que placer l’élève dans la position valorisante du juge ou de l’avocat motive à lire, à s’engager, à se projeter subjectivement et moralement dans l’univers du texte. On peut alors se demander si l’idée de justice, le sentiment d’injustice, peuvent constituer dans le cours de littérature une prémisse à la problématisation et à l’interprétation (Mas, 2019). S’il s’agit par analogie d’instruire en quelque sorte le dossier du texte, quelles postures de lecture s’en trouvent plutôt favorisées (Bucheton, 1999) ? Celle du texte action, du texte-tremplin, ou du texte-objet et selon quelle articulation ?  La prise d’indices, le recueil de traces et la relecture s’en trouvent-ils augmentés, pour faire de l’analyse littéraire un lieu de jonction entre l’éthique et l’esthétique (Mas, 2019) ? Si instruire le dossier du texte à la manière d’un juge, c’est intégrer un point de vue universel postulé (Ost, 2014), cela favorise-t-il un retour réfléchissant de l’élève sur son propre jugement ?

Participation

Les propositions de communication se présenteront sous la forme d’un texte de 4000 signes environ, suivi d’un maximum de 7 références bibliographiques, et d’une présentation bio-biographique de leur auteur d’une dizaine de lignes.

Elles seront envoyées à : littejustice@sciencesconf.org

Date de remise des propositions de communication : 15 décembre 2022

 

Organisation

  • UMR 5316 Litt&Arts-CNRS et UMR 5317 IHRIM-CNRS, IHRIM-Lyon 2
  • Marion Mas (IHRIM, Lyon 2)
  • Nicolas Rouvière (Litt&Arts, U. Grenoble-Alpes)

 

Comité scientifique

  • Christine Baron (FoReLLIS, U. de Poitiers)
  • Jérôme David (Bodmer Lab, U. de Genève)
  • Jean-Louis Dufays (CRIPEDIS, U. catholique de Louvain)
  • Mathilde Barraband (L’art en procès, U. du Québec à Trois Rivières)
  • François Kerlouégan (IHRIM, U. Lyon 2)
  • Agnès Perrin-Doucey (LIRDEF, U. de Montpellier)
  • Gersende Plissonneau (TELEM, U. de Bordeaux)
  • Marion Sauvaire (LLA Créatis, U. de Toulouse)

 

    Responsables

 

 

Mise à jour : septembre 2022