Cérémonie de Commémoration du 8 mai 2022 au Parc de la Tête d’Or, Lyon

Les élèves de la chorale du collège Vendôme de Lyon ont participé activement à la commémoration du 8 mai 1945, date qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale et la victoire des alliés sur l’Allemagne nazie.

Pour ce 77eme anniversaire, une trentaine d’élèves avec leur professeur d’éducation musicale Nathalie Bonhomme ont interprété la chanson « Mille cœurs debout » de Cali accompagnés par la musique de l’Artillerie de Lyon

Les élèves ont également lu deux textes, celui de Susan Travers et Louis Guesquin.

Lecture du texte de Suzan Travers

« Suzan Travers, britannique engagée dans les FFL, adjudant-chef de la 13ème demi brigade de légion étrangère, est le chauffeur du Général Koenig.

Seule femme à avoir participé à ce combat, elle conduit, le 10 juin 1942, le général lors de l’évacuation du camp à travers les champs de mines et les barrages de l’armée allemande.

Pour cet acte de bravoure elle reçoit la Croix de guerre en octobre 1942. Suzan Travers raconte : De Gaulle vint au Caire pour remercier personnellement ceux de Bir hakeim. Il était pleinement conscient que le succès des Français Libre à Bir Hakeim avait fait plus que n’importe quel autre évènement de la guerre pour asseoir son statut d’homme politique. Il remit au général Koenig et au colonel Amilakvari la croix de la Libération et déclara à nos hommes :

- Sous le commandement de l’intrépide général Koenig, vous avez pendant quinze jours et quinze nuits subi les attaques féroces de l’ennemi… Ni le raz de marée des chars ni le tonnerre des Stukas n’ont entamé votre courage et vous n’avez pas abandonné votre poste avant que le commandement ne vous en donne l’ordre.

Pierre Koenig déclara alors :

- Bir hakeim était une victoire française. Je salue nos morts, nos frères d’armes tombés au champ d’honneur, dont la mémoire bénie nous soutiendra dans les batailles à venir.

Le général Koenig et le colonel Amilakvari me recommandèrent pour la croix de guerre pour le rôle que j’avais joué. Quelques semaines plus tard, le général Catroux me la remettait par une journée torride, à notre camp, juste à l’extérieur du Caire. La fanfare de la brigade joua La Marseillaise, la Marche de Lorraine et la chanson du régiment Sous le soleil brûlant d’Afrique en présence de toute la brigade. Remplie de fierté, je me mis au garde à vous et reçus mon accolade avec les autres.

Voilà ce que disait ma citation : « Elle a prouvé son courage et son sang-froid au cours des deux campagnes, notamment en Erythrée, et elle a plus tard confirmé ces qualités au cours de la campagne de Libye, jusqu’à la nuit du 10 juin où lors de la sortie de Bir Hakeim, elle a conduit la voiture du général pris sous le feu de l’ennemi tout en traversant un champ de mines. Grâce au courage de Mademoiselle Travers confrontée à une totale obscurité et à plusieurs barrages d’intense artillerie qui laissèrent de nombreuses balles sur son véhicule, le général Koenig et le colonel Amilakvari ont été ramenés sains et saufs parmi nous. »

Les soldats qui m’avaient vue cette nuit-là racontèrent que j’avais simplement rentré la tête dans les épaules et appuyé sur l’accélérateur, oubliant la guerre qui faisait rage autour de moi et poussée par la ferme résolution de sauver la vie à mes nobles passagers. Le respect que je suscitai alors dans la Légion pour cette journée et cette nuit de folie devaient me soutenir et me redonner confiance jusqu’à la fin de la guerre et au-delà. »

Susan Travers recevra la médaille militaire en 1956 et sera faite chevalière de la Légion d’honneur en 1996.

Lecture du texte de l’adjudant-chef Louis Guesquin par deux autres collégiens

« Le 26 août 1942, six semaines après la rafle du Vélodrome d’hiver, les autorités de Vichy organisent, après négociation avec les allemands, une vaste rafle en zone libre.

1016 personnes arrêtées dans les départements de la région lyonnaise seront regroupées au camps de Vénissieux.

La poursuite des rafles aurait pu augmenter le nombre des déportés, mais - comme Bousquet le signale aux autorités allemandes - de nombreux Juifs, mis au courant, ont fui vers la Suisse[]. Bon nombre de ceux qui ont pu échapper à la rafle, outre la Suisse, se dirigent vers l'Espagne et l'Italie.

Le pasteur Charles l’Éplattenier, membre de la Cimade et témoin impuissant de la rafle, estime que de nombreux policiers eurent le courage de prévenir ceux qu’ils devaient arrêter, si bien que près de la moitié des personnes visées échappèrent à l’arrestation.

L’adjudant-chef Louis Gueusquin est né le 20 avril 1902 à Bouquemont dans la Meuse. Résistant actif, il commande la brigade de gendarmerie de Saint Genis Laval.

A chaque risque de rafle, il préviendra les familles juives qu’il connaît dont les familles Szeskin et Honigman, d’origine polonaise, qui ont trouvé refuge à Brignais.

De mars à juin 1944, il leur procurera une cachette sûre dans une ferme.

Le 15 octobre 1945 l’adjudant-chef Gueusquin est décoré de la médaille de la résistance.

Il décède à Lyon le 7 septembre 1977.

Le 21 juin 2011, l’Institut Yad Vashem Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Louis Gueusquin, la demande a été faite par les familles Szeskin et Honigman qui conservent une grand reconnaissance à son égard ».

Les collégiens ont également chanté la Marseillaise, lors de la cérémonie toujours accompagnés par la musique de l’Artillerie de Lyon.

Dans notre académie, de nombreux élèves ont commémoré cette date de la fin de la seconde guerre mondiale comme par exemple le collège Paul Eluard  de Vénissieux, mais aussi le collège Gabriel Rosset de Lyon…

Cette journée aura démontré que l’exercice de la mémoire est nécessaire et se constitue en héritage que l’on se transmet. La participation des élèves à ces cérémonies leur permet de mieux comprendre l’histoire, de partager la notion d’engagement et de s’assurer d’être vigilant pour l’avenir.

 

Mise à jour : mai 2022